Si la tumeur au niveau du sein est petite, le chirurgien peut procéder à son ablation ainsi qu'une partie du tissu environnant, tout en conservant une grande partie de la glande mammaire. C'est la mastectomie partielle. Pour redonner du volume au sein traité, la reconstruction mammaire est possible. Il existe différentes techniques qui présentent chacune des avantages et des inconvénients.
En quoi consiste une reconstruction mammaire ?
La reconstruction mammaire est surtout préconisée après une ablation totale des seins. Elle peut aussi être indiquée après la chirurgie mammaire conservatrice après un cancer du sein. Cette intervention chirurgicale consiste à recréer le sein endommagé et évite ainsi le port de prothèse mammaire externe. Elle donne aussi la possibilité de mettre les vêtements de son choix.
Mais plus que tout, la reconstruction mammaire permet à la femme de mieux se sentir dans sa peau. Dans certains cas très particuliers, elle peut être réalisée juste après l'ablation du sein, on parle alors de reconstruction mammaire immédiate.
Si la patiente doit encore suivre un traitement, notamment une radiothérapie, la reconstruction est différée et programmée quelques mois après l’acte chirurgical.
Quelles sont les techniques de reconstruction mammaire ?
Reconstruction par pose d'implant mammaire
La prothèse mammaire remplie de gel de silicone ou de sérum physiologique avec une forme identique à celle du sein est insérée au niveau du sein. Cette intervention se fait sous anesthésie générale, mais la durée d'hospitalisation est courte. Toutefois, elle requiert un suivi accru pendant les 5 premières années après la reconstruction. L
es complications postopératoires sont aussi nombreuses comme les infections, la rupture de la prothèse et rarement un cancer du système lymphatique. Cette option est incompatible avec une radiothérapie. Autre inconvénient, le résultat est moins naturel.
Reconstruction par injection de graisse
La reconstruction mammaire par injection de graisse ou lipofilling consiste à injecter dans la poitrine de la graisse prélevée sur l'abdomen, la hanche, les fesses ou les cuisses. Elle est également réalisée sous anesthésie générale, mais ne laisse pas de trace. Le sein recréé a un aspect très naturel. Le risque de rejet est de plus très faible.
Cette méthode ne convient pas aux patientes à la morphologie fine, il faut disposer d'assez de graisse pour envisager un lipofilling.
Reconstruction par lambeau
Cette technique utilise du tissu prélevé sur la patiente pour recréer le sein. Il peut s'agir du lambeau du muscle grand droit de l'abdomen. Le chirurgien peut également utiliser de la graisse abdominale en plus de ce lambeau de muscle. Le tissu prélevé est glissé sous la peau du thorax. La vascularisation est maintenue ou rétablie pour garantir la viabilité du lambeau de muscle. Le sein reconstruit est moins figé. Les risques de cancer sont aussi moindres.
Par contre, la reconstruction mammaire par le lambeau ne convient pas aux fumeuses, car elles présentent un risque élevé de nécrose.
Reconstruction du mamelon et de l'aréole
Quand la forme du sein reconstruit est stable, le chirurgien peut procéder à cette étape. Le mamelon peut être reconstruit grâce à la greffe d'une partie du mamelon préservé, du lobe de l'oreille ou de la petite lèvre vaginale. La peau du sein peut aussi être repliée sur elle-même afin de créer un petit relief. Une greffe de peau prélevée dans le pli de l'aine ou un tatouage permet une reconstruction de l'aréole.
Risques et précautions
La reconstruction mammaire est plus ou moins douloureuse en fonction des actes pratiqués, des physionomies et des organismes. Elle peut s'accompagner de gonflements, d'ecchymoses et d'hématomes, mais aussi d'inflammation. Après l'intervention, il est important de respecter un repos absolu de 3 à 6 semaines. Le port d'un soutien-gorge de sport est conseillé pour optimiser la cicatrisation. Il convient de prévoir quelques semaines d'arrêt de travail.